Les crises d ' angoiss
La crise d'angoisse : comment calmer ses angoisses ?
Définition de la crise d'angoisse
La crise d'angoisse ou attaque de panique est une des manifestations possibles des troubles anxieux. C'est une crise d'angoisse aiguë qui apparaît de façon brutale et qui dure de quelques minutes à quelques heures. La personne va ressentir une peur intense (de mourir, de devenir fou), une sensation de danger immédiat et des sensations physiques désagréables (palpitation, sueurs, tremblements, douleurs thoraciques, etc).
La crise d'angoisse : comment calmer ses angoisses ? : tout comprendre en 2 min
Les symptômes physiques qui accompagnent l'attaque de panique vont être plus ou moins spectaculaires et vont alimenter et aggraver la peur ressentie par la personne qui a l'impression de perdre totalement le contrôle.
Remarque : Il serait faux de dire que les difficultés respiratoires ou les problèmes de tétanie sont toujours synonymes de crise d’angoisse. De nombreuses maladies peuvent causer ce type de symptômes (l’asthme, par exemple), et, il est important de consulter son médecin dans tous les cas pour obtenir le bon diagnostic. |
Causes
Les mécanismes de la crise d’angoisse ne sont pas très bien connus, mais ils font interagir de nombreux facteurs d’ordre biologique, psychologique, génétique, et cardio-respiratoire.
Selon certaines théories, il s’agirait d’une réaction inappropriée ou excessive au stress.
Ainsi, différentes situations de peur et d’angoisse (dont celle de ne plus pouvoir respirer) peuvent déclencher l’hyperventilation, qui peut elle-même engendrer certains symptômes, en particulier les vertiges, l’engourdissement des membres, les tremblements et les palpitations1.
À leur tour, ces symptômes aggravent la peur et l’anxiété. Il s’agit donc d’un cercle vicieux qui s’auto-entretient.
Enfin, des recherches ont montré que l'administration de certaines substances (lactate de sodium, dioxyde d'azote,...) agissant sur la régulation de certains neurotransmetteurs déclencherait des attaques de panique.
Dans l'approche psychanalytique, la névrose d'angoisse dont le trouble panique fait parti, trouverait son origine dans une accumulation d'excitation sexuelle. La pulsion sexuelle se transformerait en une tension nerveuse.
Troubles associés
Dans le cadre du trouble panique,on retrouve principalement des troubles psychopathologiques associés. Toutefois, il est difficile de savoir si c'est l'apparition du trouble panique qui va entraîner ces troubles où si la présence de ces troubles conduira la personne à développer un trouble panique.
D'après certaines études, les principaux troubles psychologiques associés au trouble panique, sont :
- la dépression
- la phobie sociale (anxiété induite par des situations sociales)
- un trouble de l'anxiété généralisé (TAG)
- les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
- un trouble de stress post-traumatique (anxiété induite par un traumatisme)
Prévalence
On peut estimer que 21 personnes sur 100 vivront un jour ou l'autre, au cours de leur vie, l'expérience d'une attaque de panique alors que seulement 1 personne sur 100 développera un trouble panique. Enfin, les attaques de panique surviennent le plus souvent chez des personnes jeunes (entre 15 et 45 ans) et elles sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes.
Les personnes les plus touchées par les attaques de paniques sont :
- les femmes (elles sont 1,5 à 2 fois plus touchées que les hommes)
- les jeunes (entre 15 et 20 ans)
- les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles paniques
- les personnes présentant une personnalité anxieuse
- les personnes souffrant de dépression et de troubles anxieux
- les personnes ayant des antécédents d’abus sexuels ou de maltraitance
Évolution et complications possibles
L’anxiété et les attaques de panique ne sont pas graves en tant que telles, mais elles peuvent être impressionnantes, voire traumatisantes, pour la personne atteinte et son entourage.
Certaines personnes vont développer ce qu'on appelle une anxiété anticipatoire c'est à dire qu'entre deux crises d'attaque de panique, elles vont vivre dans la crainte de subir de nouveau une attaque de panique. Cette crainte de voir l'attaque de panique réapparaître n'importe où, n'importe quand peut entraîner une baisse importante de la qualité de vie de la personne.
Certains troubles psychiatriques (agoraphobie, dépression) peuvent apparaître secondairement à la répétition des attaques de panique. La crainte d'être envahi par une nouvelle attaque dans un lieux public sans possibilité d'être secouru peut induire de nouvelles peurs comme la peur de sortir, d’être en présence d’inconnus ou de participer à des activités sociales ou professionnelles diverses.
Enfin, chez certaines personnes, la fréquence des crises est très élevée (plusieurs par jour), on parle alors de trouble panique. Le risque de dépression, de pensées suicidaires, de passage à l'acte suicidaire, d’abus de drogues ou d’alcool est accru en cas d’attaques de panique fréquentes2.
Cependant, avec une prise en charge adéquate, il est possible de maîtriser cette angoisse et de réduire la fréquence des crises.
L'opinion de notre médecin
Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la santé. Le Dre Céline Brodar, psychologue, vous donne son avis sur la crise d'angoisse :
Il est important de consulter rapidement si vous êtes sujet aux attaques de panique. En effet, seul le médecin pourra faire la part des choses entres un épisode d'anxiété aigüe est une pathologie somatique ayant une symptomatologie assez proche. Un traitement pharmacologique (antidépresseurs et anxiolytiques) associés à une psychothérapie permettent de sortir de ce cercle vicieux de l'anxiété. Dans le monde actuel, où le stress est partout, notre organisme tente de s'adapter et nous envoie parfois des signaux de détresse. Pour certains les lombalgies et pour d'autres les attaques de panique. Ces crises aigües d'anxiété sont très éprouvantes physiquement et psychologiquement. N'hésitez pas à en parler et à vous faire accompagner. Céline Brodar, Psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie |
Texte mis en page le 23 avril 2020